Médaillé d’argent à l’Euro lituanien et artisan de la qualification française pour les JO 2012, notre ailier international, de passage au club, revient sur le formidable exploit accompli par les Bleus.
« On a compris qu’il se passait quelque-chose en France »
Le parcours de l’équipe de France a été massivement suivi en France. Avais-tu conscience, là-bas, de la portée de votre performance ?
« Pas au tout début, non, car en Lituanie, on a vécu replié sur soi. En revanche, dès les quarts, le groupe a réalisé qu’il se passait un truc. Déjà, sportivement, la pression sur nos épaules est retombée. Enfin, on venait de vaincre le mal français qui veut que l’on échoue lors des matches décisifs. En battant la Grèce, on s’est senti comme libéré. Quant à l’engouement, c’est une fois que l’on a connu les chiffres d’audience de notre demi-finale que l’on a compris qu’il se passait quelque-chose de particulier en France. Avoir 1,4 million de téléspectateurs, puis 3 millions en finale, ce n’est pas rien. Et puis le matin, quand on se levait et que l’on voyait affichées les couvertures de L’Equipe en pleine page, on sentait qu’on était en train de marquer des points. A notre retour sur Paris, on en a eu la confirmation. La séance photos devant la statue de Winston Churchill avec la Ministre des Sports, la masse humaine devant le Nike Store, les autographes partout, le passage au Grand Journal de Canal + ont été assez incroyables. On a fini au restaurant La Cantine puis en boîte au Queen avec tous nos proches et des gens du milieu basket. Un très bon moment qu’il n’est pas la peine de détailler…
Gardes-tu des moments clefs, des souvenirs forts de cet Euro ?
« Le match face à la Serbie en première phase. Je pense que cette victoire a été le déclencheur. On aurait pu y casser notre dynamique et compromettre nos chances ensuite quand on voit le calendrier. Ensuite, je retiens la victoire face à la Russie, synonyme de finale et de qualification directe pour Londres. Unique. Enfin, comment ne pas revenir sur le public lituanien. Même avec son équipe battue et éliminée en quarts, il n’a jamais cessé de scander des ‘‘Lietuva’’ à tue-tête, de faire la fête. Quand on dit que le basket est une religion en Lituanie, c’est une vérité. Ce pays vit une véritable passion pour notre sport. On trouve des paniers partout, des playgrounds à tous les coins. Je garde en image cette foule de gens qui faisait la queue dehors pour recevoir de petites dotations alors même qu’il pleuvait des cordes. Impressionnant. »
On revient sur le MSB et l’année qui vient. On l’imagine hyper importante pour toi qui est en dernière année et qui vise une place dans les douze pour les JO.
« Pour moi et pour le club. C’est une saison où l’on doit s’imposer parmi les meilleurs, tant collectivement qu’individuellement. Je veux montrer mon vrai visage, celui qui est le mien quand je ne suis pas embarrassé par mes problèmes de dos. Dorénavant, je gère bien cet aspect donc il y a tout lieu d’être optimiste. »
Un dernier mot sur l’équipe en pré-saison ?
« J’ai suivi les résultats et j’ai eu des discussions avec mon frère Henri et avec Alex quand j’étais en Lituanie. Comme pour moi, il y a pas mal de gars qui ont un truc à prouver. »