Ce mardi à 20 heures 30, les Manceaux disputeront leur dernier match de la phase de groupes face aux Russes devant les caméras de Canal+ Sport.
Assurés de finir à la 1ère place de leur groupe, les joueurs d’Erman Kunter joueront sans pression contrairement aux Russes qui peuvent encore être reversés en FIBA Europe Cup. Les Sarthois seraient pourtant bien inspirés de montrer ce dont ils sont capables après leur échec de samedi dernier face à Gravelines-Dunkerque. Au-delà du résultat, c’est surtout la manière qui est attendue.
Le contexte :
Avec 9 victoires et 4 défaites, le MSB occupe seul la 1ère place du Groupe B de la Basketball Champions League. Les Manceaux ont 1 succès d’avance sur Karsiyaka et sur Venise. Ayant en plus un point-average favorable sur les Turcs et les Italiens, les Manceaux sont sûrs de terminer en tête. Ainsi, ils sont déjà qualifiés pour les 1/8 de finale. De leur côté, les Russes affichent 6 succès pour 7 revers ce qui leur vaut de pointer au 4ème rang à égalité avec Oradea, Joensuu et Rishon LeZion. La semaine dernière, ils ont laminé Venise (102-67) dans le sillage de Vince Hunter (18 points et 9 rebonds), bien aidé par Nick Minnerath (22 points et 7 rebonds), Sergey Bykov (16 points) et Josh Adams (15). Par ailleurs, ils ont la meilleure attaque de la Ligue des Champions avec 85,0 points marqués. Sur la scène nationale, les futurs adversaires du MSB occupent le 9ème rang de la VTB League avec 4 succès et 8 revers mais ils n’ont pas joué lors de la dernière journée le week-end dernier. De leur côté, les Sarthois ont subi la loi de Gravelines-Dunkerque samedi dernier (71-81) malgré les efforts conjugués de Petr Cornelie (15 points), Mike Gelabale (13), Olivier Hanlan 11 et Mouph Yarou (8 et 10 rebonds). Avec 9 victoires et 8 défaites, ils sont dorénavant 7èmes en compagnie de Paris-Levallois.
Le match aller :
Menés à l’issue du 1er quart-temps (18-22), les Sarthois frappaient un grand coup dans le 2ème (32-18) et comptaient 10 points d’avance au repos (50-40). Ils remettaient ça au retour des vestiaires et larguaient les Russes à 21 longueurs (75-54, 29ème). Les partenaires de Pape-Philippe Amagou poussaient même l’écart à +23 (91-68, 36ème) et relâchaient à peine leur effort en fin de match (95-78). Avec 18 points, Olivier Hanlan était le meilleur réalisateur du match alors que Pape-Philippe Amagou en ajoutait 16 et Ryan Pearson 12. Pour sa part, Will Yeguete se fendait d’un double-double (10 points et 10 rebonds). Chez les Russes, Artem Klimenko totalisait 15 points, Nick Minnerath 14, Branden Frazier 12 et Tomislav Zubcic 10.
Les joueurs de base de Avtodor Saratov :
Le coach, Vladimir Antsiferov, ne tire pas trop sur ses hommes puisque aucun d’entre eux ne joue plus de 32 minutes. A la mène, Josh Adams (1,88 m, 23 ans) a pris la succession de Michael Stockton (1,85 m, 27 ans) parti pour Patras (Grèce). Pour ses débuts face à Venise la semaine dernière, le nouveau venu s’est signalé en compilant 15 points et 4 passes. En tant qu’arrière, Branden Frazier (1,90 m, 24 ans) brille dans tous les domaines (10,8 points, 3,4 rebonds et 6,6 passes) même s’il vient de se louper contre Venise (0 point). A l’aile, l’expérimenté russe Evgeny Kolesnikov (1,95 m, 31 ans) contribue efficacement à la marque (11,3 points). L’ailer fort Nick Minnerath (2,07 m, 28 ans) est la star de l’équipe. Connu en France pour avoir porté les couleurs du Havre lors de la 2ème partie de la saison 2013-2014 puis celles de Cholet l’année suivante. Il avait notamment été grandement responsable de la lourde défaite du MSB à Antarès (61-82) en totalisant 26 points lors de la victoire choletaise à Antarès (82-61). Cette saison, il s’est signalé en BCL en étant le MVP de la 5ème journée en compilant 39 points (5/9 à 3 points et 6/6 aux lancers-francs) et 8 rebonds face à Rishon LeZion. Il n’y a donc rien d’étonnant à le voir au 1er rang des marqueurs de la Ligue des Champions (20,0 points). Il est associé à l’intérieur à son compatriote Vince Hunter (2,03 m, 22 ans) qui assure également (15,5 points et 6,7 rebonds).
Les arbitres de la rencontre :
Miguel Anguel Perez Niz (Espagne), Ilias Kounelles (Chypre) et Anastasios Manos (Grèce)
Les autres matchs du groupe :
Mardi 24 à 20h30 :
Joensuu (Finlande) – Karsiyaka (Turquie)
Youjne (Ukraine) – Rishon LeZion (Israël)
Venise (Italie) – Oradea (Roumanie)
Un peu de culture :
Saratov est une ville de Russie située à 858 km au sud-est de Moscou sur la rive droite de la Volga. Nœud ferroviaire et routier important, elle possède un port fluvial et un aéroport international. Peuplée de 845 000 habitants, elle forme avec d'autres villes une agglomération 1 200 000 habitants. A la fin du XVIIIe siècle, Saratov et sa région sont devenus une terre d'immigration pour les paysans venus d'Allemagne. Ainsi, ils étaient près de 800 000 au début du XXe siècle. Pendant la Seconde Guerre mondiale, beaucoup d'entre eux ont été déportés vers la Sibérie ou vers le Kazakhstan. Certains sont revenus par la suite dans la région de Saratov, mais la majorité a émigré en Allemagne dans les années 1990. Aujourd’hui 90% des habitants de Saratov sont russes. Le développement frénétique de la ville a eu lieu à partir de 1941, première année de la Grande Guerre patriotique (1941-1945), quand y furent évacuées des usines et des écoles militaires de la partie occidentale de l'Union soviétique. Saratov était une ville fermée à l'époque de l'URSS (jusqu'en 1990, il était impossible aux étrangers d'accéder à la ville), car des industries importantes dans le domaine militaire, en particulier l'usine d'aviation de Saratov qui fabriquait des avions militaires et civils, y étaient situées. Beaucoup d'usines de Saratov exécutaient même les commandes du programme spatial soviétique. Saratov est aujourd'hui une ville industrielle, riche d'un passé culturel important et d'établissements d'enseignement renommés. Des usines automobiles ainsi que des raffineries pétrolières et des usines chimiques s'y sont aussi développées. Pour l’anecdote, la ville de Saratov est jumelée avec celle de Tours.
L'historique de Avtodor Saratov :
Fondé en 1960 sous le nom de Spartak Saratov, le club a décollé lorsque Vladimir Rodionov est devenu son entraîneur en 1982. Après l’avoir changé en Avtodorozhnik, il a vu son nom diminué en Avtodor en 1996. Saratov a rejoint la Ligue russe à sa création en 1992. En lutte avec le CSKA Moscou pour la suprématie nationale, Avtodor a été la première équipe à battre le CSKA Moscou dans cette compétition, terminant 2ème à 4 reprises entre 1994 et 1999 et même 1ère en 1997 et 1998. En 2004 et après des conflits avec les édiles, notamment à propos de la salle, Vladimir Rodionov a déménagé l’équipe à Saint-Petersbourg où le nouveau club a pris le nom de Dynamo. 2 ans après il disparaissait pour des raisons financières. Ayant perdu entraîneur et joueurs, Avtodor a demandé volontairement sa relégation en 2004. Le club est même descendu en 3ème division en 2005. Même si le chemin a été long pour revenir parmi l’élite, Saratov a remporté la 3ème division en 2009 puis la 2ème en 2014, gagnant au passage son billet pour la VTB United League qui fait office de championnat de Russie depuis 2013 même si des équipes de Biélorussie, d’Estonie, du Kazakhstan et de Lettonie y participent. 7ème en 2015, Avtodor a terminé 6ème la saison dernière, disputant les deux fois les quarts de finale des playoffs.
Avtodor Saratov et l'Europe :
Le club a fait son apparition sur la scène européenne en 1992 à l’occasion de son engagement en Coupe Korac. Il a ensuite pris part aux compétitions continentales sans discontinuer jusqu’en 2004 avec en point d’orgue les 1/8 de finale de la Coupe Saporta en 1997 et la participation à l’Euroleague en 1998-1999. Vainqueur de la Superleague en 2014 (2ème division), Avtodor a aussi obtenu le droit de participer à l’EuroChallenge 2014-2015 où il a été sorti en 1/4 de finale par les Turcs de Trabzonspor qui allaient échouer en finale contre Nanterre. La saison dernière, Avtodor Saratov a remporté 7 de ses 10 matchs en saison régulière ce qui lui a valu une participation au Last 32. Dans leur groupe, les Russes ont été devancés par Gran Canaria, un des adversaires du MSB au tour précédent, et Strasbourg, futur finaliste. La rencontre de ce mercredi sera le 156ème match européen de Avtodor Saratov.
Les oppositions :
Si le MSB n'a jamais joué contre Saratov par le passé, il a disputé 13 matchs de coupes européennes face à des clubs russes. Auparavant, le SCM en a joué 2 en Coupe des Vainqueurs de Coupe contre Spartak Leningrad (Saint-Petersbourg) durant la saison 1974-1975. Après avoir arraché le nul à l’aller (60-60), les Sarthois avaient été laminés en Union soviétique (79-119). Pour le MSB, le bilan est de 4 victoires (dont 2 en Russie) pour 9 défaites. Les dernières confrontations russo-mancelles datent de l’exercice 2012-2013. Les joueurs de J.D. Jackson avaient d’abord battu Unics Kazan (86-78) lors du 2ème Tour qualificatif à l’Euroleague disputé à Desio (Italie). Reversés en Eurocup, ils s’étaient ensuite inclinés contre Triumph Liubertsy tant à Antarès (71-76) qu’en Russie (68-77). Pour sa part, Avtodor Saratov n’a rencontré des équipes françaises qu’à 4 reprises. Les Russes ont perdu leurs 2 matchs d’Euroleague 1998-1999 contre Pau-Orthez. Plus récemment, ils ont affronté Strasbourg l’an dernier en Last 32 d’Eurocup. Défaits en Alsace (74-77), ils ont pris leur revanche chez eux (87-80).