Le Mans-Olympiacos, ce match sentait la poudre, car le MSB voulait absolument sa première victoire cette année dans la compétition et affrontait pour l’occasion une des équipes les plus redoutées d’Europe avec son florilège de stars.
Le MSB se lançait parfaitement dans la rencontre, l’implication et la concentration des joueurs de J.D. Jackson était impressionnante à voir. Alors que le public attendait autant son équipe que les stars adverses, il fut rapidement servi par un premier puis un second dunk de l’ex-joueur NBA (Hawks), issue de Stanford, J. Childress. Mais ces touches de spectacle n’étaient que passagère et n’influençaient pas la dynamique grecque qui semblait enrouée face à celle sarthoise en tout point en place. Le jeu intérieur se déroulait parfaitement avec J.P. Batista à la baguette, alors que sur les ailes Dee Spencer allumait les premiers brasiers. Le Mans enfonçait le clou profitant des errances, même aux lancers francs (3/8 dans le 1er QT), de l’Olympiacos et comptait 10 points d’avance à la fin du premier quart (29-19), alors que quelques secondes avant cela il en avait 13, mais un panier au buzzer de L. Greer fit mal.
Le début de second quart démarrait sur le même tempo pour le MSB mais il fallait se douter que tout n’allait pas rester en l'état. La très bonne entrée de M. N’Doye fit la différence et Le Mans continuait à garder la tête (34-21 13’). C’est alors que les premières accélérations grecques apparurent. Le MSB perdait des ballons et faisait de nombreuses fautes offrant des lancers francs "gratuits". A la 16e minute, l’Olympiacos n’était plus qu’à 5 points (38-33) puis à 4, deux minutes après (43-39). Le MSB sentait le souffle grec, mais fit preuve d’une belle réaction portée par Dee Spencer, suite à un panier à 9 mètres (avec la planche !!) et une contre-attaque éclair. En toute fin de quart temps une pénétration de M. N’Doye redonnait un écart intéressant après la passe de l’ailier du Mans dans les mains d’A. Koffi, au buzzer : 52-41.
Le match montait en intensité et deux minutes de pure folie se déclenchèrent dans la première moitié du troisième quart temps. Lors de cette période, cinq paniers à trois points se succédèrent des deux côtés du terrain. L’arrière gaucher L. Greer assurait pour l’Olympiacos, alors qu’au Mans Bluthenthal et Spencer répondaient. Mais ce passage profita plus aux grecs qui revinrent à la 27e minute de nouveau à 4 points (62-58). Le MSB tentait de tenir malgré les manquements du corps arbitral. B. Chase portait bien son équipe momentanément et repoussait tant bien que mal les assauts intérieurs des grecs. Un panier à trois points de Bluthenthal à la 29e redonnait de l’air mais vite aspiré par l’Olympiacos sur la dernière action du quart temps, un "alley-oop" dans le trafic de Bourousis. Fin du 3e quart temps : 73-68.

Le public assistait bien aux efforts sarthois pour résister au retour inévitable des hellènes. En début de quatrième quart Le Mans eut l’occasion par deux fois de reprendre un petit cousin d’avance sur deux contre attaques (75-68 à la 32e), mais celles-ci furent improductives (mauvaise passe et maladresse … sans parler des hommes en gris), ne profitant pas ainsi des 3 ballons perdus successifs des grecs. Cette occasion passée, l’Olympiacos ne lassait alors plus la moindre de chance au Mans de reprendre une avance confortable. Le MSB résistait au retour quasi inéluctable, les tangos gardaient 4 points d’avance pendant longtemps, puis les grecs finirent par recoller puis passer devant à la 36e sur un panier de Bourousis. Le match était à son sommet dans les dernières minutes, l’intensité à son comble et les paniers valaient cher. À deux minutes du terme, B. Chase marquait 4 points de suite (83-81), puis Halperim et Childress donnaient 2 points d’avance à leur équipe à 45 secondes de la fin (83-85). J.P. Batista eut alors l’occasion de recoller au score sur deux lancers, le second raté, il offrit le rebond offensif à l’improbable B. Chase qui plein de culot planta un panier à trois points à 10 secondes du terme (87-85). Le public debout pour les dernières secondes assista d’abord au retour sur deux lancers (87-87), suite à la 5e faute d’A. Diot, de l’Olympiacos puis à une tentative de tir primé au buzzer de B Chase pour la victoire !!! Infructueuse, cette tentative désola les 5 500 spectateurs et laissait planer un doute : « pourquoi ne pas driver lors de ces 4 secondes ??? ».
La seconde prolongation de l’année en Euroleague pour le MSB allait se dérouler, mais cette fois-ci à domicile. Comme souvent dans ces cas là, le facteur psychologique allait pleinement jouer. Sur leur élan les joueurs de la légende P. Giannakis creusaient rapidement l’écart sur un 6-0 conclu par un énième rebond offensif (87-93). Il ne restait plus que deux minutes à jouer et le match était clos dans les têtes. Les ultimes efforts (3pts de Dee Spencer) ne changèrent pas la donne et une série de lancers francs concluaient cette magnifique rencontre, mais frustrante (93-98).
Le Mans reste donc sans victoire en Euroleague cette saison et pourra retenter sa chance dès mercredi prochain contre Malaga, à Antarès. Le niveau de jeu fut présent, le spectacle aussi, l’envie et le cœur de même … il ne manquait rien, ou enfin presque, que la victoire finale aurait pu consoler l’équipe et les foules.