Après les cuisantes défaites à Antarès face à Limoges et Nancy, les Manceaux se déplaceront à Villeurbanne ce samedi pour y affronter l'ASVEL à 20 heures.
Comme le MSB, l'ASVEL est encore en course pour le Last 32 de l'Eurocup. Par contre, le ciel est moins bleu en championnat pour les deux clubs qui ont le même objectif de conquérir un trophée cette saison. Si la route est bien longue jusqu'à la distribution des prix, il ne faut toutefois pas abandonner trop de succès en route dans l'optique de la Leaders Cup qui réunira les 8 premiers à l'issue de la phase aller. Et puis les Sarthois se souviennent encore de leur élimination de mai dernier en quarts de finale des playoffs à l'Astroballe.
L'Adversaire :
En 2009, le MSB et l'ASVEL s'étaient partagés les titres nationaux, la Semaine des As et la Coupe de France aux Manceaux et le championnat aux Villeurbannais. La saison suivante, l'ASVEL remportait a Semaine des As, organisée à l'Astroballe. Depuis, aucun autre titre n'est venu enrichir le palmarès des deux clubs. Et les deux ont clairement annoncé la conquête d'un trophée comme objectif de la saison. Pierre Vincent, le coach, pouvait compter sur Paccelis Morlende, Edwin Jackson, Amara Sy, Livio Jean-Charles, Thomas Larrouquis, Georgi Joseph, Uche Nsonwu-Amadi, Alexandre Chassang et Arthur Rozenfeld qui faisaient partie de l’effectif de la saison dernière. Pour compenser les départs de Paul Lacombe et Tim Abromaitis, tous deux à Strasbourg, Alex Acker à Limoges et Michael Juice Thompson (Pau), la Maison Verte accueillait Marko Keselj, vu au Mans en fin d'exercice dernier, Travis Leslie, non conservé après la préparation à Nanterre et Chris Wright, arrivé à la place de Pierre Jackson reparti aux Etats-Unis. Outre la préparation perturbée par les arrivées tardives de Chris Wright et Travis Leslie, Pierre Vincent devait aussi composer avec la blessure au genou de Livio Jean-Charles, absent jusqu'en janvier 2014. Pas facile, dans ces conditions, de réaliser un brillant parcours malgré la stabilité de l'effectif. Mais après tout, l'embellie est là et les trophées ne seront distribués qu'en 2014.
Le Contexte :
Avec 4 victoires et 6 défaites, l'ASVEL pointe en 11ème position en compagnie de Pau-Lacq-Orthez. Aucun des 4 succès n'a été obtenu face à une équipe du Top 8 puisque les Verts ne sont venus à bout que de Chalon, Le Havre, Gravelines et Roanne. Par contre, 4 des 6 revers rhodaniens ont été concédés par une marge inférieure à 5 points. Ainsi, les joueurs de Pierre Vincent ne sont tombés que d'1 point à Nancy (59-60) et la semaine dernière, ils ont perdu à Dijon de 3 (61-64). Lors des 4 défaites initiales, l'ASVEL encaissait un minimum de 80 points avant qu'un changement radical n'intervienne. La défense s'est resserrée pour ne plus jamais concéder plus de 75 points avec 4 victoires à la clé en 6 matchs. C'est peu dire que les Sarthois ne vont pas rencontrer une équipe en difficulté alors qu'eux-mêmes restent sur 2 cuisants revers à Antarès : -26 face à Limoges (60-86) puis -21 face à Nancy (56-77). Pour JD Jackson, l'ASVEL n'est donc pas l'adversaire idéal pour parfaire l'intégration de Torey Thomas dont les débuts en Eurocup ont été encourageants.
Le Joueur en forme :
Revenu pour la 3ème fois à Villeurbanne pour l'exercice 2012-2013, Amara Sy (2,04 m, 32 ans) avait largement contribué à la belle saison de l'ASVEL (11,9 points, 5,2 rebonds et 2,7 passes en 31 minutes). En l’absence de Livio Jean-Charles, il dispose d'un gros temps de jeu (3 minutes) pendant lequel il produit un peu plus que l'an passé (12,1 points, 6,1 rebonds et 2,6 passes). Servi par une coquette adresse (54,2% au tir), il ne dédaigne pas envoyer une ou deux bombinettes par match depuis l'arc des 6,75 m avec un certain bonheur (42,9%). S'il a connu, à l'image de l'ASVEL, un début de saison poussif (9,8 points sur les 4 premiers matchs), il est ensuite monté en puissance (13,7 unités sur les 6 derniers). Il reste sur deux sorties remarquables. Ainsi, lors du dernier match à domicile, il a porté l'ASVEL vers le succès dans le derby face à Roanne (67-58) avec un superbe double-double à la clé (17 points et 10 rebonds). Sa performance de la semaine dernière à Dijon a été à peine moindre puisqu'il a totalisé 15 points à 6/10 aux tirs.
Le Duel à suivre :
Chris Wright – Antoine Eïto. Chris Wright (1,85 m, 24 ans) a commencé sa carrière professionnelle en 2011 à Olin Edime (Turquie), l'actuel club de l'ancien Manceau Darius Washington. Après une saison 2012-2013 partagée entre NBA (Dallas Mavericks) et NBA D-League (Iowa Energy) puis terminée dans l'exotique championnat de Porto Rico, il a suppléé Pierre Jackson, reparti aux Etats-Unis en fin de préparation. Décrit par Pierre Vincent comme « bon défenseur, costaud et discipliné », il n'a pas le talent offensif de son prédécesseur. Handicapé par une adresse suspecte (38,4% aux tirs dont 26,3% à 3 points), il tourne à 8,7 points, 2,6 rebonds et 4,0 passes en 27 minutes. Ces statistiques sont un peu gonflées en raison de ses brillantes performances des 4ème et 5ème journée. Ainsi, à Nanterre, il s'est fendu de 21 points à 7/10 aux tirs et 5 passes alors que face à Chalon, il a réalisé son meilleur match de la saison avec 22 points à 4/4 aux tirs, 6 rebonds et 7 passes pour une évaluation de 26. Le déclic s'est produit ce soir-là pour l'ASVEL, victorieuse (85-75) mais son meneur s'est quelque peu éteint depuis. Pourtant, à Dijon samedi dernier, il y a eu du mieux car avec 10 points, il a produit à 2 chiffres pour la 3ème fois de la saison et il a délivré en même temps 7 passes. Antoine Eïto (1,86 m, 25 ans) a ses repères à l'Astroballe puisqu'il a été champion de France en 2009 avec l'ASVEL après en avoir fréquenté le centre de formation. Pas coutumier des coups d'éclat, il remplissait son rôle en sortant du banc avant d'être promu meneur titulaire en l'absence de DaShaun Wood (5,6 points, 2,1 rebonds et 1,8 passes en 18 minutes). S'il n'aura pas besoin de le motiver, JD Jackson attendra de lui qu'il maîtrise ses émotions et qu'il soit plus précis que face à Nancy (1/6 à 3 points). Faire aussi bien qu'avec Orléans l'an passé à Villeurbanne (9 points à 3/6 aux tirs et 4 passes en 16 minutes) serait parfait.
Les Oppositions à Villeurbanne :
Dans l'élite depuis la création du championnat de France en 1949, Villeurbanne a forcément connu toutes les équipes de Pro A. A ce jour, 29 matchs ont eu lieu dans le Rhône entre le MSB et l'ASVEL. Toutes compétitions confondues, le bilan est de 9 victoires sarthoises pour 20 défaites. Les 20 matchs de saison régulière ont vu 7 victoires mancelles et 13 défaites. En playoffs, l'ASVEL mène également 7 succès à 1, le seul sarthois datant de 2006, l'année du titre. Par contre, le MSB a remporté l'unique match de Coupe de France, en 2009 et là encore, la victoire finale était au bout. Le dernier succès manceau remonte au 17 mars 2012 quand l'équipe de JD Jackson s'est imposée (84-73) dans le sillage d'Alex Acker (17 points), Taylor Rochestie (16), JP Batista (14) et Marcellus Sommerville (12). L'an passé, JP Batista et ses partenaires se sont inclinés tant en saison régulière (81-88) qu'à l'occasion des quarts de finale des playoffs (52-69 puis 70-75).
Les Arbitres de la rencontre :
Carlos Mateus, Anibal Castano et Yohan Rosso