Éric BARTECHEKY
Dès le début ça a été laborieux, compliqué.
C'est ça. En attaque dès le début on n'a pas du tout été bons dans les choix, dans les lectures de jeu et c'est resté tout le match. Dans le deuxième quart-temps on a un passage où on prend le dessus, mais sur le troisième quart-temps c'est revenu encore plus fort. Défensivement on n'a pas été parfaits, mais on ne prend que 66 points. C'est vraiment l'attaque, il suffit de regarder les chiffres : 28% sur l'ensemble des tirs. 24% à 3 points, 28% dans les tirs intérieurs ! Je n'ai jamais vu ça, c'est incroyable. Parce que tout en jouant très mal on a quand-même eu des situations de tirs ouverts, de tirs dessous, qu'on n'a pas pris le temps de convertir. Il y avait aussi de la précipitation, un excès d'excitation. Il faut donner du crédit à la défense de Chalon, même si je ne pense pas que celle-ci ait été plus exceptionnelle que ce que nous avons déjà rencontré. Je pense que c'est vraiment nous qui avons raté notre attaque.
Romeo TRAVIS
Un match difficile dans lequel vous n'avez jamais trouvé votre rythme.
Oui. Même aux entraînements je trouve que l'on ne s'est pas entraîné aussi bien que d'habitude. Ça vient peut-être du fait que l'on était sur une série de victoires et eux sur une série de défaites. Et quand je dis ça je pense à tout le monde, moi y compris ! On doit retourner s'entraîner dur à nouveau et travailler notre adresse... on tire avec 28% de réussite, c'est ridicule ! Nous sommes une équipe professionnelle, ce n'est pas possible d'avoir un tel pourcentage. Nous devons retourner travailler collectivement et individuellement.
Vous aviez eu un avertissement à Antibes.
Antibes est une bonne équipe à domicile. Et le scénario n'était pas le même : on a mené de 18 points et ils reviennent à la fin mais on trouve les moyens de s'en sortir. Là, on était tout le temps derrière à chercher la solution. Il faut qu'on travaille plus pour ne plus se retrouver dans cette situation. Chacun doit se regarder et faire son mea culpa. Je me fais des reproches parce que je n'ai pas poussé plus, moi et mes coéquipiers, pour jouer plus dur.
Jérémy NZEULIE (joueur Chalon)
Vous n'avez jamais rien lâché dans ce match, même alors que vous étiez menés à la mi-temps alors que pourtant ça ne semblait pas mérité.
C'est ça. Dans l'ensemble on n'a pas trop paniqué. Même à la mi-temps quand ils sont passés devant, au moins le fait d'avoir été devant pendant presque toute la mi-temps ça nous a montré, une fois de plus, que c'était une équipe qu'on pouvait déranger. On s'est dit qu'aujourd'hui on n'avait rien à perdre. On aurait perdu contre une équipe qui était à 6-0, au niveau du bilan ça n'aurait pas été bien, mais ça n'aurait pas été surprenant. Donc, on s'est dit qu'on allait jouer sans pression, que la pression c'était eux qui l'avaient. Le but c'était de rester le plus proche possible, de rester au contact et de les faire douter pour faire le travail sur la fin. Je pense que l'on a plutôt bien entamé la deuxième mi-temps, on a même réussi à prendre un assez large avantage, jusqu'à +11, on a moyennement géré la fin de match mais au moins cette fois-ci on a réussi à le prendre. Je pense que c'est le gros point à retenir de la soirée.
Ça faisait deux matchs qui s'étaient joués à très peu pour vous, on y pense dans ces moments-là quand c'est chaud ?
Ça fait même plus de deux matchs. Depuis le début de la saison on a perdu 3 ou 4 matchs de 1, 2 ou 3 points. Effectivement on y pense un peu, mais c'est aussi une source de motivation. On se dit que ça nous est assez arrivé et que c'est à nous de faire les efforts pour que ça bascule de notre côté. Parce que sinon, à un moment, tu ne peux plus te dire que c'est juste de la malchance. Même s'ils ont eu le shoot de l'égalisation on va dire que l'on a fait ce qu'il fallait pour gagner.
Jean-Denys CHOULET (coach Chalon)
Elle doit faire du bien celle-là ?
À votre avis ? C'est sûr qu'elle fait du bien. On a galéré depuis un moment. Il y a des années, et vous êtes bien placés au Mans pour le savoir, où certains coachs changeaient 4-5 joueurs dans la saison, parce qu'il y avait du monde sur le marché. J'ai dit il y a déjà environ 1 mois – 1 mois-et-demi – que j'avais fait une erreur de casting sur le meneur de jeu. Pas sur la valeur du joueur mais sur le positionnement. Les agents me disaient « t'en fais pas coach, tout le monde en fait des erreurs, c'est pas rédhibitoire. » Le seul problème c'est que sur le marché il n'y a personne. Quand vous cherchez un meneur de jeu pendant 1 mois, 1 mois-et-demi, 2 mois et que vous n'en trouvez pas, je vous garantis que ça vous plombe le moral et la santé. Parce que quand vous faites du 2H – 5H du matin pendant 2 mois, ça plombe. C'est une victoire pour un groupe qui n'a jamais rien lâché. C'est un bon groupe, les gars travaillent, franchement ils travaillent. On aurait pu être abattus. On a encore perdu d'un point en Lettonie alors qu'on avait pratiquement le match en main, pour les mêmes causes et les mêmes effets qu'on a perdu contre Gravelines, qu'on a perdu contre Paris... tout le temps les mêmes choses. Aujourd'hui on a ramené un meneur de jeu qui n'est pas encore en place, pas encore prêt, il n'est là que depuis 3 jours et nous on est quand-même rentré de Lettonie que depuis mercredi soir, donc il n'a pu faire en tout et pour tout que trois entraînements avec l'équipe. Donc voilà, c'est encourageant, surtout pour les gars, et puis aussi pour moi parce que ça va me permettre de dormir un peu mieux. Vous savez, quand vous êtes champion de France, de faire une saison comme ça, ça vous pèse. Ce soir ce n'était pas très beau mais Le Mans était aussi laid que nous. C'est une victoire de la volonté ce soir. Avec un petit bémol, et je l'ai dit aux joueurs : comment on peut laisser Travis tout seul à 3 points à la fin du match alors qu'on demande de switcher sur tous les écrans ? Comment on peut faire une bourde pareille ? Parce que si c'est Cobbs ou Riley, c'est museau, prolongation et les yeux pour pleurer. J'espère que ça servira de leçon. À croire que y'a des joueurs qui aiment bien prendre des claques. Alors, évidemment que c'est appréciable de venir gagner ici, chez le leader du championnat, mais je voudrais en profiter pour souligner la sympathie, la correction et l'amabilité des gens du Mans, des dirigeants, des joueurs, des gens qui entourent l'équipe. Ils ont eu un comportement exemplaire vis-à-vis de nous et nous ont traités comme un champion et pas comme un dernier. Je voulais le souligner parce que ce n'est pas dans tous les clubs de France où on est traité comme ça. J'ai un petit mot d'ailleurs pour Antoine Eïto, qui est venu me glisser un petit mot pendant le match, il sait de quoi je parle, et je le remercie pour ces paroles.