Avant de présenter Erman Kunter, le nouvel entraîneur du MSB, Christophe Le Bouille,
Président du Directoire, a tiré un bilan de la saison écoulée en présence de Claude Hervé, Président du Conseil de Surveillance du Mans Sarthe Basket.
Quel bilan tirez-vous de la saison sur le plan sportif ?
« Le bilan sportif de la saison 2013-2014 est très positif puisque nous avons gagné un nouveau trophée. Ce n'est pas le plus gros, mais c'est un trophée de plus dans la vitrine du MSB. On n'en gagne pas tous les ans. C'était un des objectifs qui avaient été fixés en début de saison. Il est atteint. On a disputé nos 18èmes Playoffs consécutifs. C'est une vraie performance. C'est un gage de pérennité et de stabilité au plus haut niveau. La 3ème place de la saison régulière donne une idée du potentiel qu'il y avait dans cette équipe. Au rang des déceptions figure l'Eurocup pour laquelle on n'a pas réussi à se qualifier pour le Last 32. On s'était donné les moyens, mais on a échoué. Et en Playoffs, on aurait dû faire mieux, même si on est tombé face une très forte équipe de Dijon. »
Qu'en est-il sur le plan économique ?
« D'un point de vue économique, le budget aura été autour de 5,8 millions d'euros. C’est plus que le budget prévisionnel, mais des bonnes recettes ont contribué à augmenter le budget. On a franchi, cette année, et pour la première fois la barre symbolique des 5.000 spectateurs de moyenne, avec 5.018 exactement. C'est un signe de bonne santé du club et une récompense du travail de l'encadrement. Nous avons pu compter sur plus de 250 partenaires privés. Ils sont de plus en plus nombreux chaque année. Quant à la fidélité des collectivités locales, elle ne se dément pas d'année en année. »
Pour la saison prochaine, le MSB sera-t-il européen ?
« L'instance européenne a promis a minima 4 places à la France : le Champion en Euroleague, le finaliste au Tour Préliminaire ou en Eurocup et les demi-finalistes perdants en Eurocup. Après, il y aura aussi des places pour les clubs français en EuroChallenge. Le MSB est assurer à minima de disputer l’EuroChallenge. Je sais qu'Alain Béral se bat, argumente pour obtenir plus de places en Eurocup, dont le format sera toujours le même. Si nous restons en EuroChallenge, nous disputerons cette compétition sans réticence. »
Qu'en est-t-il des joueurs ?
« J'ai vu tous les joueurs cette semaine. Ce que l'on peut annoncer aujourd'hui, ce sont les départs officiels de Pape Sy pour Gravelines et d'Alain Koffi. Antoine Eïto, Kévin Mendy, Charles Kahudi et Dounia Issa sont sous contrat. Pour Charles Kahudi, qui a une clause, pour nous, notre souhait est bien sûr qu’il reste. La balle est dans son camp. Notre priorité est de boucler le recrutement des JFL, avant de s’attaquer aux JNFL»
Pour quelle raison vous séparez-vous de JD Jackson ?
« JD vient de passer 15 ans au service du club. Je le remercie pour tout ce qu'il a apporté au club en tant que joueur, puis en tant qu'entraîneur. J'ai pris ma décision à Noël. J'ai estimé que c'était bien, au bout de 6 ans, de passer à autre chose. Je voulais faire avancer le club. Pour y parvenir, il fallait changer certains cadres. C'est une réflexion mûrement réflêchie. »
Que va apporter l'arrivée d'Erman Kunter ?
« La venue d'Erman Kunter est un changement de cap. A partir du moment où la décision de changer d'entraîneur avait été prise, il fallait un coach expérimenté, qui connaissait déjà la Pro A, qui avait un palmarès. Sa personnalité, assez forte, s'imposait d'autant plus qu'il avait la volonté de se lancer sur un nouveau projet. C'est pour ça que nous l'avons engagé pour trois ans. Il fallait quelqu'un pour s'inscrire dans la durée. Pour moi, Erman a tout ce qu'il faut pour nous aider à franchir un pallier. Le club a besoin d'être un peu bousculé. »
Quels sont les objectifs ?
« Au delà des objectifs qui seront fixés un peu plus tard, il y en a un qui consiste à amener à maturité les jeunes potentiels qui sont là depuis quelques années et qui vont intégrer l'effectif pro, à savoir Petr Cornelie, Antoine Wallez et Youssoupha Fall. »
C'était ensuite au tour d'Erman Kunter de dévoiler les raisons de son engagement avec le MSB.
« J'ai passé huit années en France : une à l'ASVEL et le reste à Cholet. Je connais bien le MSB. C'est un club très bien structuré et qui a beaucoup d'ambition. Moi-même, j'ai toujours eu des l’ambition de gagner et l’objectif de développer les jeunes joueurs. C'est un club qui vise toujours les titres. JD et le staff ont fait un beau boulot. Quand je travaillais à Cholet, Le Mans était toujours un adversaire très dur, très compétitif. Mon boulot est de continuer tant en Coupe d'Europe qu'avec les jeunes. Dans tous les pays, dans tous les clubs, le centre de formation est la clé d'un club. Ici, il y a un potentiel. On va les pousser pour qu'ils deviennent des joueurs majeurs. On a les moyens de faire quelque chose en Coupe d'Europe. Le championnat de France est le plus dense d'Europe et de fait, c'est un championnat difficile et épuisant pour les joueurs. »
Comment va s'organiser le recrutement ?
« La priorité est de boucler le recrutement des JFL. Pour les JNFL, on va prendre un peu de temps. J'ai déjà vu des joueurs aux Etats-Unis lors d’un récent voyage. Je vais aller au camp de Trévise (Italie) pour superviser de jeunes joueurs car c’est un des meilleurs camps. Sinon, nous suivons avec Vincent Loriot de nombreux joueurs sur tous les postes. Nous avons préparé le programme de reprise avec les tests médicaux le 11 août. Nous ferons entre 7 et 9 matchs de préparation, avant que le championnat démarre le 27 septembre. »
Pourquoi avoir choisi de revenir en France ?
« Au Besiktas, j’ai occupé le poste de coach puis de directeur sportif pour aider le club qui était dans une situation financière délicate. Cette année, je n'étais plus sur le terrain, et cela me manquait. Quand le MSB m'a fait la proposition, j'étais ravi car c'était le bon timing pour moi et il y avait des objectifs qui me convenaient. Je ne pouvais pas refuser cette proposition. »
Comment allez-vous procéder ?
« On va mettre en place une philosophie de basket. On veut une équipe avec du caractère sur le terrain. On va donner une chance aux jeunes. Mais je ne peux pas jouer à leur place. C'est à eux de travailler dur pour être compétitifs. S’ils le méritent, ils joueront. De plus cela peut-être intéressant financièrement pour le club de développer des jeunes, mais aussi pour le public qui aime les joueurs sortis du centre de formation. Mais on ne peut s’appuyer que sur eux et donc on recrutera des joueurs qui devront être forts des deux côtés du terrain ».
Propos recueillis par Pascal Tabareau (MSB.FR)