Dans son numéro du jour, Ouest France via la plume d'Alain Moire dresse un portait de Babacar Niang.
Longtemps contrarié par les blessures, Babacar Niang un des grands espoirs du basket français, revient à son meilleur niveau. Contrat pro en vue.
Il y a deux ans, Babacar était élu dans le cinq All Star espoirs 2009-2010. À 19 ans, l'intérieur manceau (2,06 m, 108 kg) faisait feu de tout bois avec notamment un carton face au Havre (32 points, 17 rebonds, 37 d'évaluation). Puis Patatras ! Problème de hanche. Les ligaments croisés en vrac ! Le ménisque en capilotade ! L'équipe de France U18 et U20 qui lui passent sous le nez. La totale. « C'est un peu mon bébé il me plait beaucoup », concédait à l'époque le président du MSB.
Un bébé à qui un avenir radieux semblait promis avant qu'il ne ronge son frein. « Ce fut une saison blanche. On est reparti à zéro, l'été dernier », note Antoine Mathieu son coach chez les espoirs.
« Depuis décembre dernier, il a franchi un cap. Babacar a été intégré dans tous les entraînements des pros » avec JD Jackson ravi de retrouver un gros potentiel « Il y a un an et demi, notre objectif était déjà de l'intégrer pleinement. Les blessures en ont décidé autrement. Il faut qu'il rattrape le travail technique. Il a beaucoup de choses à assimiler. Il peut le faire avec du retard, certes, mais il en a les capacités. »
Babacar s'est acheté une conduite
« Babacar a compris les exigences du sport professionnel ce que cela implique sur et en dehors du terrain. Il commence à être récompensé, estime le coach espoir. J'ai retrouvé mes sensations », confirme Niang qui fait par ailleurs amende honorable.
« Avant je sortais trop, je mangeais un peu n'importe quoi. L'hygiène de vie c'est important. On peut dire que je me suis acheté une conduite. Alain Koffi me donne aussi beaucoup de conseils sur le jeu. » Un « gentil » comme lui qui doit se faire violence de temps en temps « pour entrer dans le match. »
Un attaquant hors pair
Avec sa main gauche terriblement efficace, l'ancien partenaire d'Evan Fournier chez les benjamins et minimes de Charenton, « Evan était déjà au-dessus », fait des ravages dans les défenses adverses.
La machine Niang est efficace (16,7 points de moyenne avec les espoirs cette saison, 27 points, 14 rebonds contre Paris le 7 janvier dernier). « Il est capable dans n'importe quelle situation de marquer des points », atteste Antoine Mathieu. « Je ne vais pas dire que j'ai du talent mais c'est clair que je peux scorer, je suis un finisseur c'est ma qualité première », reconnait un peu gêné l'intérieur sarthois qui a tapé dans l'oeil de la presse sénégalaise, le pays d'où sont originaires ses parents. « Une pépite en Or au Mans » titrait récemment le site senebasket4ever.com.
Binational, Niang pourrait un jour intégrer les « Lions de la Teranga ». « Une possibilité qui n'est pas à l'ordre du jour, ne brûlons pas les étapes. Je veux avant tout devenir pro. »
Pro or not pro ?
En fin de contrat espoirs au terme de cette saison, Niang a six mois pour convaincre le staff technique. « Je sais que le temps est compté. Il faut que je saisisse ma chance maintenant. Cela va peser dans la balance. Je vais me donner à fond. »
« Je pense qu'il est prêt. Maintenant, c'est à lui de le prouver tous les jours pendant six mois », confirme Antoine Mathieu. « Le potentiel n'est pas en question, l'état d'esprit non plus. Je ne me fais pas de souci pour Babacar. On ne va pas l'abandonner. Il va trouver sa place », ajoute Jackson.
Quid de l'avis de Christophe Le Bouille ? « Nous devons nous positionner sur son avenir à la fin de saison. Soit il devient pro pour 3 ans ou on le libère. Dans ce cas, ce serait une terrible déception ! Il y a quand même une forte probabilité qu'on le signe professionnel. » À l'évidence, le président ne veut pas jeter « son bébé » avec l'eau du bain.
Alain MOIRE.