Comme chaque saison, nous vous proposons une rencontre avec les joueurs pros de notre équipe. Premier rendez-vous de cette saison avec Terry Tarpey le plus français de nos américains
Bonjour Terry. Comment vas-tu ?
Ça va, ma contracture à la cuisse est résorbée et je suis presque complètement remis du Covid. Ça a été dur les 3-4 premiers jours à commencer par lundi mais aujourd’hui je me sens bien (interview réalisée le vendredi 9 octobre).
Tu as déjà gagné le championnat en 2018, mais sans pouvoir être sur le terrain puisque tu étais blessé. Comment as-tu vécu cela ?
En anglais, on a un mot pour ça : Bittersweet (que l’on pourrait traduire par "aigre-doux", ndlr). J’étais à la fois heureux et triste. Heureux bien évidemment, parce que c’était un titre pour le club, pour mes coéquipiers qui sont des amis depuis, et aussi parce que j’avais quand-même apporté ma pierre à l’édifice durant la saison. Triste en même temps, parce que comme j’étais blessé je ne pouvais pas être sur le terrain à aider l’équipe et à faire complètement partie de l’aventure. C’est en fait une source de motivation supplémentaire pour moi pour rester en forme et éviter de me blesser, pour vivre à nouveau cette sensation et être sur le terrain cette fois. J’espère que la prochaine fois il n’y aura rien d’aigre mais que du doux.
Comment trouves-tu l’équipe de cette année ?
Je la trouve très équilibrée. Il y a une grande alchimie dans l’équipe ce qui est très important, et encore plus dans une année comme celle-ci, où les choses peuvent évoluer très vite. On l’a vu avec les matchs prévus contre Pau et Bourg. On fait un long voyage en bus pour jouer un match dans le Béarn et finalement on ne joue pas. Tout le monde était forcément contrarié par la tournure des choses mais, pour autant, l’ambiance dans le bus lors du voyage de retour était bonne. Je pense que ça montre bien à quel point tout le monde se sent bien dans cette équipe.
À quoi est due cette alchimie selon toi ?
C’est difficile à dire. D’où vient l’amitié entre des personnes ? Je pense que, pour ce groupe, c’est parce que l’on a des personnalités qui sont faites pour s’entendre. Il y a aussi une excellente écoute entre nous, chacun comprend l’autre, sa manière de voir les choses dans la vie et dans le jeu. De ce point de vue-là le staff a fait un excellent travail en recrutant des joueurs qui forment un bon groupe.
Tu as prolongé jusqu’en 2022. Est-ce que tu te vois rester encore plus longtemps ?
Honnêtement, je ne sais pas. C’est une décision que je ne prends pas seul, il faut que j’en parle avec ma femme. Cela étant, je suis vraiment bien ici. J’étais ici étant enfant et jouer ici a toujours été une sorte de rêve de gosse. Faire tout le reste de ma carrière ici… je ne sais pas, même si c’est clair que j’aime beaucoup Le Mans, la ville, le staff et tout…, mais on ne sait jamais ce qui peut arriver alors…
Comment trouves-tu le coaching d’Elric ?
J’aime beaucoup. Il fait en sorte que le jeu soit clair pour les joueurs. Le plan de jeu, ce que l’on attend de toi et des autres joueurs, tout est clair. Les clés d’un match, ce sur quoi on va baser notre stratégie, tout est limpide. Si on a une question, il est toujours disponible pour y répondre. Je pense que c’est même l’une de ses grandes forces, cette capacité à être à l’écoute des joueurs, à les comprendre, et à faire comprendre et partager ses objectifs, ce qu’il veut que l’équipe fasse et pourquoi et y faire adhérer tout le monde.
Photo © Nuage Prod
Est-ce que tu trouves que tu as progressé comme joueur depuis ta première année ici ?
Oh oui ! Que ce soit sur le terrain mais aussi en dehors. Je pense que me suis surtout amélioré sur mon style de jeu. J’ai réussi à garder mes forces : ma défense et mon engagement, tout en améliorant mes faiblesses. Je pense que mon jeu est plus efficace maintenant, plus épuré.
Un peu moins chien fou peut-être ?
(Il rigole) Oui, c’est exactement ça. Avant, j’étais toujours en train de courir partout et parfois pour rien, je me fatiguais inutilement et je perdais en lucidité. Avec l’expérience vient la maturité, dans le jeu comme dans la vie. C’est peut-être encore plus vrai dans la Jeep ELITE, où la dimension athlétique est très importante, mais il faut savoir la canaliser.
Cette énergie, elle vient d’où ?
Je ne sais pas. Je l’ai toujours eue. J’ai toujours été motivé sur un terrain de basket, toujours eu envie de jouer à fond, surtout lorsque je joue pour de grandes équipes comme le MSB. Pour moi, c’est une habitude dès que je suis sur un terrain, que ce soit en match ou à l’entraînement, je me donne à fond. Ça fait partie de moi en fait.
Et tu es pareil en dehors du terrain ?
Non ! (Rires) Pendant le confinement, j’ai été très calme. Nous sommes restés avec Melanie à la maison, tranquilles à regarder des films et à cuisiner ensemble. Je suis un compétiteur sur un terrain, mais moins en dehors. Ma femme est beaucoup plus compétitrice que moi en dehors du terrain ! On aime bien les jeux de société tous les deux et elle veut tout le temps gagner. Bon, moi aussi, mais elle, peut-être encore plus ! On s’est un peu amélioré là-dessus grâce au confinement, on a appris à apprécier aussi le jeu pour lui-même. Et puis perdre c’est aussi une manière de s’améliorer : en comprenant pourquoi on a perdu, on progresse.
Quelles sont tes ambitions pour cette saison ?
On pense toujours au titre. Si on joue un championnat, c’est pour le gagner. Après, l’objectif minimum pour dire que la saison est réussie, c’est de se qualifier pour les play-offs. Elric nous l’a dit, l’objectif c’est de se qualifier pour les play-offs cette saison. Mais on veut toujours plus que le simple objectif minimum. Alors il faut prendre les matchs les uns après les autres pour se qualifier et après on verra, passer un tour, puis un autre pour aller en finale et là… pourquoi ne pas gagner un autre titre ?
Est-ce que tu trouves que le niveau du championnat a augmenté cette année ?
Oui, tout à fait. Il y a beaucoup de très bonnes équipes cette année, avec plein de joueurs talentueux. Même si les budgets sont en baisse cette année, il y a un paquet de joueurs talentueux et de grosses équipes. C’est d’ailleurs une excellente nouvelle pour la Jeep ELITE. Ça prouve que le championnat commence à avoir une bonne réputation en Europe. Les joueurs veulent venir jouer en France, à cause des fans, de la solidité des clubs et de la présence d’un syndicat des joueurs. C’est vraiment agréable de voir autant de talents venir jouer en France.
Alain Koffi vient de s’engager pour la saison, ce qui fera onze joueurs dans l’équipe. C’est une force ou un risque ?
C’est un risque s’il n’y a pas une bonne mentalité dans l’équipe, mais avec un gars comme Alain il n’y a aucun risque. C’est un grand professionnel et un super mec. Juste un exemple : au début il était le remplaçant médical de Williams, et comme Williams est revenu rapidement Alain ne pouvait pas jouer… et bien ça n’a rien strictement rien changé à sa manière d’être aux entraînements et avec l’équipe. En plus, c’est une légende ici, Alain. Alors je ne pense pas que dans cette équipe être onze puisse être un problème, parce que chacun veut le meilleur pour chacun des autres. Alain est revenu pour faire le meilleur avec le MSB et c’est ce que toute l’équipe veut.
Tu connaissais déjà Alain avant, même si vous n’avez jamais joué ensemble ?
Oui, déjà avec Pape-Philippe Amagou on avait discuté de lui. Alain, on voit des photos de lui partout ici : des photos du titre de 2006, des autres trophées… Et aussi, je me souviens que lorsque je m’étais blessé à Pau il avait pris de mes nouvelles. Il avait appelé Pape pour lui dire qu’il se sentait responsable de ma blessure, alors qu’il n’y était absolument pour rien ! Tout ça montre à quel point c’est un super mec. Je suis vraiment ravi de le savoir dans l’équipe pour cette saison.
Est-ce que tu as un dernier message pour les fans du MSB ?
Merci pour votre soutien depuis le début de la saison. J’espère que bientôt encore plus de supporters pourront venir à Antarès. J’espère que vous êtes fiers de votre équipe et on fera tout pour vous rendre encore plus fiers du MSB cette saison !
Entretien réalisé par Cyril Meteyer/MSB.FR