Interrogé aujourd'hui dans Ouest-France, l'ailier-fort manceau Marcellus Sommerville sait que la survie du MSB passe par un impératif exploit en Lorraine.
Avec quelques jours de recul, comment expliquez-vous ce premier quart de finale complètement loupé face à Nancy (64-89) ?
Dès les premières actions, nous avons commis des erreurs défensives qui ont mis Nancy en confiance. En revisionnant les moments clés du match, on s'est rendu compte qu'ils ont toujours trouvé de bons shoots même quand nous sommes revenus un peu au contact.
Quelles solutions pour inverser la tendance chez eux ?
On a fait des ajustements tactiques pour mieux gérer la pression sur le porteur de balle et pour mieux attaquer la raquette adverse. Mais on a aussi beaucoup travaillé sur l'approche mentale. La ProA est très ouverte et il peut se passer beaucoup de choses à chaque match de playoffs. Avec Cholet en 2010, en demi-finale retour des playoffs, nous étions menés de 17 points à Gravelines avant finalement de gagner de 10 points.
On imagine que vous avez tous été vexés par l'ampleur des dégâts mardi soir ?
Cela a été assez terrible à vivre la première nuit. Je n'ai quasiment pas dormi. Le genre de défaite qui perturbe mais qui décuple aussi la volonté de réagir.
Toute la saison, on attend ces moments-là et on se loupe au pire moment. Il faut néanmoins rester positif en revenant à des fondamentaux, à des choses simples. On n'a pas fait tout ça pour rien. Il faut y croire.
D'un point de vue personnel, quel regard portez-vous sur cette saison où vous êtes rarement passé au travers ?
En tant que compétiteur, je cherche à être le plus constant possible. C'est un devoir. De toute façon, les équipes de haut de tableau jugent cette capacité à reproduire des matchs corrects. Même si on a toujours envie d'être plus productif encore.
Quelle équipe et quel joueur vous ont le plus impressionné jusque-là ?
Chalon a déjà remporté quelques trophées n'est-ce pas ? (Il rigole). Sinon, en terme de joueur... (Il réfléchit). Blake Schilb est un joueur très intéressant. Durant 3 ans, on a joué l'un contre l'autre à l'Université. Il était meneur à l'époque ! Lamont Hamilton est également très complet.
En cinq saisons, vous avez joué dans six clubs français différents (1). Allez-vous poursuivre votre carrière en France ?
Oui, je le souhaite vraiment. Le basket français est bon et ma famille se plait beaucoup en France. Mon fils, qui vient de rentrer en CP, est déjà bilingue et ma fille commence vraiment à s'y mettre. Mon épouse aussi a beaucoup plus de feeling avec la langue.
Vous allez bien nous dire un petit mot en français... (ndlr : l'interview se fait en anglais)
Oh non... Pour moi, c'est moins stressant de jouer au basket devant 35 000 personnes que de lancer une conversation en français. Même si je prends des cours avec Travon (Bryant), j'ai trop peur d'être jugé. A la maison, mon fils s'en charge. Il me reprend quand on parle de ses copains. Du style, Papa, on ne dit pas « Timoti » mais Timothée. C'est marrant...
(1) Le Havre, Roanne, Chalon, Cholet, Paris et Le Mans
Interview réakisée par Philippe Panighini - Ouest France