Interview

À la rencontre de Brynton Lemar

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Pourrais-tu te présenter ? Brynton par Brynton…
Je m’appelle Brynton Lemar. Je suis originaire de San Diego, en Californie. J’ai grandi en Californie et j’ai fait mes quatre années universitaires aux Aggies de l’UC Davis, toujours en Californie mais près de Sacramento. Je me définis comme un combo-guard, c’est-à-dire quelqu’un qui peut jouer aussi bien meneur qu’arrière, et je joue actuellement au MSB. Sur un plan plus personnel, je me suis marié il y a un peu moins de deux ans et je n’ai pas encore d’enfants. Pour le moment, nous préférons profiter de notre mariage, car un enfant change ta vie. J’en ai parlé avec TaShawn qui est un jeune papa, et il m’a expliqué à quel point c’est un changement. Par exemple, tu dors quand le bébé dort, ce n’est pas toi qui décides ! Pour le moment, nous préférons donc profiter de notre vie de jeunes mariés avec mon épouse.

Comment es-tu venu au basket ?
J’ai commencé le basket très jeune, quand j’avais 6 ou 7 ans. Mon père, qui est né à Kingston en Jamaïque, est un grand fan de basket. Il est venu aux États-Unis quand il avait 21 ou 22 ans, et il a tout de suite adoré ce jeu. C’est un grand fan des Lakers, depuis l’époque Kobe et Shaq. Je me suis donc retrouvé plongé dans le basket, je regardais les matchs avec lui… Kobe est d’ailleurs toujours mon joueur préféré. Petit, je voulais être comme lui, et donc j’ai joué au basket dès que j’ai pu. Mon père venait me voir jouer et m’encourageait, et donc cela me motivait encore plus. Voilà comment tout a commencé pour moi.

Tu jouais avant en Russie, dans le club d’Enisey à Krasnoïarsk (en Sibérie orientale). C’était comment là-bas ?
C’était très sympa en fait. On se fait une image préconçue de la Russie, comme quoi il fait froid… bon c’est vrai qu’il fait froid, ça peut atteindre les -40°C là où j’étais, mais la ville était vraiment très sympa. C’est une très grande ville avec plus d’un million et demi d’habitants, donc il y a plein de choses à faire. Il fait froid mais les gens sont très amicaux, ils dégagent une chaleur intérieure. Franchement, je ne m’attendais pas à ça quand j’ai signé là-bas, je craignais de m’ennuyer en dehors du basket et bien pas du tout, c’était vraiment une bonne expérience.

itw brynton 1Photo © Dominique Breugnot

Et tu es parti à cause de la guerre.
Oui. On sentait bien que la situation allait en se dégradant, l’invasion de l’Ukraine, les sanctions… Le gouvernement américain nous a conseillé de quitter le pays au plus vite, comme il l’avait conseillé auparavant pour les ressortissants américains en Ukraine. Il y a des gens qui se sont retrouvés coincés en Ukraine, et je ne voulais pas qu’il arrive la même chose à moi, ma femme ou des gens de ma famille. Donc, quand mon gouvernement nous a dit de quitter le pays, je suis parti.

Pour en revenir au basket, pourquoi avoir choisi de signer au Mans ?
La première raison, c’est parce que j’avais déjà eu l’occasion de discuter avec coach Elric durant l’été dernier. Il voulait me recruter à l’époque, mais il y avait l’offre en Russie également. Je voulais vraiment voir ce que c’était que de jouer à un très haut niveau en VTB League et dans un gros club. En VTB League tu joues contre des équipes comme le CSKA Moscou, l’Unics Kazan, le Zenit de Saint Petersbourg ou le Lokomotiv Kuban. Que des équipes d’Euroleague, et tu les joues quasiment chaque semaine. C’était un challenge excitant que je ne pouvais pas refuser. Je pense que je m’en suis plutôt bien sorti là-bas. Après ça n’a pas été un choix facile parce que j’aimais beaucoup le discours de coach Elric, et j’avais entendu de bonnes choses sur lui et sur le club. Je sais que le MSB est un club habitué à jouer les premiers rôles dans cette ligue, souvent dans le Top 6. Donc quand je suis parti de Russie, l’offre du Mans était l’occasion de saisir l’opportunité que je n’avais pas pu choisir cet été. J’ai décidé de venir pour aider cette équipe et lui apporter ce que je sais faire. La période que nous venons de vivre n’a pas été facile parce que nous avons eu beaucoup de blessés, mais le club est vraiment comme on me l’avait dit : très bon, très structuré avec des fans fidèles et passionnés. J’aime aussi beaucoup le coaching d’Elric. Je pense que c’est un coach exceptionnel, vraiment, et c’est aussi une très bonne personne.

Le statut de pigiste médical est particulier. Comment l’appréhendes-tu ?
Pour moi la situation est très claire : je suis là pour aider l’équipe jusqu’au retour de blessure de Scott. Tant que Scott n’est pas en état de jouer, je dois apporter tout ce que je peux à l’équipe pour qu’elle gagne. C’est une sorte de CDD, et en tant que joueur professionnel je me dois de tout donner pour le club qui m’a engagé. C’est d’autant plus facile que l’encadrement est excellent. On a envie de gagner des matchs pour ce club.

Comment trouves-tu l’équipe de l’intérieur ?
J’aime vraiment tout le monde. Tous les joueurs mais pas seulement. J’aime beaucoup le président qui t’accueille comme un membre de l’équipe à part entière, mais tout le reste du staff est vraiment très bon, aux petits soins pour nous les joueurs. Tout le monde est derrière nous et nous motive, même après la défaite… et on en a connu quelques-unes dernièrement. Nous avons des blessés actuellement, ce qui explique cela aussi, car je pense qu’au complet cette équipe est très dure à arrêter. J’aime vraiment jouer dans cette équipe, je m’y sens bien. J’adore jouer avec ces gars.

Et quel est ton rôle dans cette équipe, justement ?
En arrivant aussi tard dans l’année, la première chose c’est de s’adapter et d’apporter ce que l’on peut à l’équipe. J’essaye aussi d’être un leader en apportant mon expérience en plus de ce que je sais faire sur un terrain, en parlant avec les autres. Je me suis toujours vu comme un leader sur un terrain, mais il y a plusieurs manières d’être un leader. Moi je dois l’être en apportant ce qu’il faut pour gagner des matchs.

itw brynton 2Photo © Dominique Breugnot

Que penses-tu du coaching d’Elric ?
Comme je l’ai déjà dit, je pense que c’est un super coach. C’est vraiment quelqu’un de phénoménal, sur et en dehors du terrain. On peut discuter de tout avec lui, c’est quelqu’un de très ouvert et de très intéressant. Pour la partie basket, c’est quelqu’un de très intelligent, de très bon au niveau tactique. Il sait comment optimiser les joueurs qu’il a à sa disposition, comment bien les utiliser pour qu’ils puissent exprimer leurs points forts. J’aime vraiment beaucoup son style de coaching, cette capacité à mettre en place le jeu pour que les joueurs puissent s’exprimer au mieux.

Est-ce que tu as un meilleur souvenir sportif ?
Oh, je suis encore jeune alors je n’en ai pas tant que ça. Je dirais avoir réussi à qualifier l’équipe des Aggies pour la March Madness et rencontrer l’université de Kansas. Kansas vient de remporter le championnat NCAA cette année, ça donne une idée de leur niveau. Alors rencontrer une université d’un tel niveau et se mesurer à une telle équipe… ça c’est un super souvenir.

Comment occupes-tu tes journées quand tu ne joues pas au basket ?
J’adore m’entraîner à la salle de sport. J’aime pouvoir y aller quand je veux, même le soir, pour m’améliorer et travailler mon physique. Mais c’est encore un peu en rapport avec le basket, alors je dirais que j’aime bien cuisiner et j’aime bien aussi passer du temps à juste me détendre avec mon épouse, juste à regarder la télé ensemble. Sinon, je viens de San Diego, alors j’aime bien aussi passer une journée à la plage. J’ai cherché au Mans, mais je n’ai pas trouvé de plage ! (rires) Sinon, j’allais oublier, mais j’ai un site sur lequel je fais des entretiens avec des basketteurs ( https://podtail.com/en/podcast/the-in-and-out-podcast/ ). Si les gens veulent aller voir et écouter… après ce n’est qu’en anglais.

Puisque tu aimes cuisiner, quel est ton plat préféré ?
J’adore le poulet. J’aime bien la viande de bœuf aussi, un bon steack ou un filet mignon… mais je mange équilibré, je fais attention à ça. Après, si je devais choisir une recette… des chicken alfredo pasta c’est vraiment délicieux. Sinon, ma femme fait un délicieux orange chicken façon Panda Express. Je sais que ce n’est pas connu en France, mais quand on sait le préparer, bien doser les épices c’est… miam ! Il faut aimer le sucré-salé en revanche.

Quelle est ta principale qualité ?
J’ai un très fort caractère. Je veux dire par là que je suis quelqu’un de très intègre et qui considère que l’on se doit de se donner au maximum dans ce que l’on fait. Quand j’étais petit, mon papa me disait : « sois fier de ce que tu fais ». Je pense que c’est quelque chose de très important : se donner au maximum pour être fier de ce que l’on a fait. Je pense que celui qui fait ça, c’est quelqu’un sur lequel les autres savent qu’ils peuvent compter. Je ne pense pas être quelqu’un de parfait, mais je fais ce qui me paraît juste et si je décide de faire quelque chose je le fais bien. Je pense qu’en agissant ainsi les gens font de même avec toi, en tous cas les gens bien le feront. Je suis quelqu’un qui s’entend bien avec tout le monde, plutôt sympa et marrant dans la vie de tous les jours, et je respecte tout le monde. Pour moi, si tu respectes quelqu’un, il doit te respecter en retour. En tous cas c’est comme cela que je fonctionne.

Et ton plus gros défaut ?
C’est une bonne question. Honnêtement, je ne sais pas trop. Ce n’est pas que je n’ai pas de défaut, mais j’aurais du mal à dire lequel est mon plus gros. Peut-être une tendance à trop faire confiance aux gens.

Si tu pouvais changer quelque chose chez toi ?
Je ne changerais absolument rien. Si tu te donnes à fond, tu n’as rien à regretter et donc rien à changer. Je considère que je suis déjà très chanceux. Dieu m’a donné deux parents extraordinaires, une femme tout aussi extraordinaire, et j’ai pu devenir un basketteur professionnel. Peu de gens ont autant de chance dans la vie. J’ai connu beaucoup d’autres joueurs doués qui n’ont jamais réussi à percer au-delà de l’université. Donc, à choisir, je ne changerais rien, je continuerais à être comme je suis.

Ton livre préféré ?
« Père riche, père pauvre » de Robert Kiyosaki. C’est un livre fantastique. Ce n’est pas juste un livre sur la finance, c’est un vrai guide de vie. Ce livre te montre comment penser autrement, à voir les choses autrement et donc à comprendre que tu as beaucoup plus de choix que tu ne le crois, que c’est à toi de décider ce que tu veux faire.

Ton film préféré ou un genre de film préféré ?
« À la poursuite du bonheur » avec Will Smith. C’est une histoire vraie, dans laquelle il joue un homme qui est à la rue avec son fils mais qui va poursuivre son rêve de réussir dans la vie.

itw brynton 3Photo © Dominique Breugnot

Si tu pouvais avoir un superpouvoir, ce serait quoi ?
J’aime les super-héros. Mon super-héros préféré c’est le Docteur Strange. Si je pouvais choisir je voudrais avoir les mêmes pouvoirs que lui.

Si tu étais un animal, ou quel est ton animal préféré ?
Une panthère noire. Comme moi, une panthère est vive et rapide et je pense que c’est aussi fort et puissant qu’un lion. Et puis une panthère noire, c’est fascinant, ça a un côté mystérieux.

Si tu pouvais discuter avec qui tu voulais, vivant ou mort, qui choisirais-tu ?
J’adorerais pouvoir une vraie conversation avec Kobe (Bryant). Je voudrais pouvoir discuter avec lui de la vie, de son état d’esprit, de comment il a construit sa carrière. C’est la personne que j’admire le plus après mon père. J’aurais vraiment voulu le croiser avant sa mort.

Une équipe de basket préférée, et tu ne peux pas dire Le Mans ?
Je serai toujours un fan des Lakers, surtout des Lakers de Kobe et Shaq. Mais maintenant je suis aussi un fan de différents joueurs, et je me suis ouvert à d’autres équipes.

Ça doit être terrible pour toi de ne pas voir les Lakers en play-offs ?
Ah mec, tu retournes le couteau dans la plaie, là ! (Rires) Mais il y a eu beaucoup de blessés cette année, Anthony Davies, Lebron… Et même Lebron, il ne peut pas tout faire à lui tout seul sur le terrain. On verra l’année prochaine.

Est-ce que tu as un message pour les fans du MSB ?
Oh oui. Dès mon premier match à Antarès j’ai apprécié leur enthousiasme et comment ils m’ont accueilli et soutenu, comme si j’avais toujours été dans l’équipe. Je leur dois de donner le maximum sur le terrain, d’être un leader pour l’équipe. J’ai vraiment apprécié cet accueil qui te fait un peu sentir comme un membre d’une famille, et je compte bien donner le maximum pour les rendre fiers de leur équipe. Surtout, je voudrais leur donner quelque chose à célébrer à la fin de la saison.

Interview réalisée par Cyril Météyer MSB.FR


 

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