Ce mercredi à 20 heures, au moment de recevoir le SLUC en Coupe de France, les Manceaux se souviendront de leur cuisante défaite en championnat face aux Lorrains (56-77).
Laminés (-21), les Sarthois peuvent à peine invoquer l'absence de DaShaun Wood, blessé à la main, ni le fait que Torey Thomas n'était pas encore arrivé. Une semaine auparavant, ils avaient également sombré face à Limoges (-26, 60-86) alors qu'ils étaient au complet. Paradoxalement, ces deux branlées ont eu le mérite de réveiller la troupe de JD Jackson qui, depuis, a fait un joli parcours à l'exception des deux pitoyables accrocs, au Havre et à Antibes. La victoire dans la Leaders Cup a donné des idées aux hommes du Président Christophe Le Bouille. La route de Coubertin où aura lieu la finale de la Coupe de France, se présente devant eux. Attention cependant, le MSB n'a jamais gagné à Antarès en Coupe de France face au SLUC .
L'Adversaire :
Jean-Luc Monschau était arrivé à Nancy en 2004. Avec lui, le SLUC a été champion de France à 2 reprises (2008 et 2011) et a participé à 2 campagnes d'Euroleague. Malheureusement, après 7 saisons d'affilée dans le Top 5 de Pro A, l'Alsacien a quitté la Lorraine au printemps dernier après une saison de galères marquée par de trop nombreuses blessures. Le SLUC a même dû attendre la dernière journée pour assurer son maintien. Exit le coach emblématique, bienvenue à une autre connaissance des Manceaux. Alain Weisz a repris du service en même temps que les rênes du SLUC. Conformément à ses habitudes, celui qui a coaché le MSB de 1996 à 2000, a multiplié les coups sur le marché des transferts en faisant revenir en France le Champion d'Europe, Florent Pietrus, le MVP Etranger 2009, Austin Nichols et le champion de France 2010, Randal Falker. Il s'est également adjoint les services de Paul Harris, un arrière-ailier athlétique, leader dans l’âme, scoreur et fort rebondeur. Après avoir fait revenir Maxime Zianveni à la maison, Coach Weisz a attiré le meneur Marcus Banks au riche parcours (NBA et Panathinaikos Anthènes). Au début de la saison, l'ambition du SLUC était de vivre une saison plus calme avec le secret espoir d'accrocher les playoffs. Les Lorrains sont sur la bonne voie.
Le Contexte :
Avec 12 victoires et 9 défaites, le SLUC pointe en 6ème position en compagnie de Nanterre, Paris-Levallois, Chalon et l'ASVEL alors que les Manceaux partagent le fauteuil de leader avec Limoges et Dijon après avoir accumulé 14 succès pour 7 revers. Les Lorrains qui avaient loupé la première édition de la Leaders Cup, ont fait une brève apparition à Disneyland en se faisant sortir dès les quarts de finale par Strasbourg (71-79). Les Manceaux sont allés au bout en triomphant de Nanterre en finale (64-59). Si les Sarthois ont digéré le séjour chez Mickey en disposant de Cholet (83-72) après la bévue d'Antibes (67-80), le SLUC a perdu successivement à domicile face à Orléans (83-87) puis à Nanterre le week-end dernier (69-80). Pour arriver en quarts de finale de la Coupe de France, les Nancéiens ont éliminé Charleville-Mézières (84-68) puis Strasbourg (62-52) et Le Havre (88-74). Les Sarthois n'ont pas eu trop de mal à se défaire des anciens de Pro A au parcours délicat en Pro B cette saison, à savoir Poitiers (73-53) avant Boulazac (77-53).
Le Joueur en forme :
Après 4 saisons (2008-2012) à Cholet et le titre de champion de France en 2010, Randal Falker (2,01 m, 28 ans) a suivi l'an dernier son coach Erman Kunter à Besiktas Istanbul (Turquie) avant de revenir en France cette année. D'apparence nonchalante, il développe un modèle de jeu sans ballon et une défense propres à anéantir les intérieurs les plus aguerris. 2ème joueur le plus complet de Pro A avec une évaluation de 20,0, il en est également, et sans surprise, le meilleur rebondeur avec 9,2 prises dont 3,8 offensives. Participant à la marque (11,4 points), il délivre par ailleurs 3,6 passes. Cette saison, il a été nommé MVP des 7ème (à Limoges) et 10ème (au Mans) journées. Si dans la victoire nancéienne à Limoges (74-71), il avait culminé à 16 points à 8/13 aux tirs, 19 rebonds, 3 passes décisives, 2 contres et 2 interceptions pour une évaluation de 35 en 40 minutes, il avait également fait parler la poudre en menant le SLUC vers un large succès en Sarthe (77-56) en compilant 12 points, 14 rebonds et 5 passes pour une évaluation de 29. Cette saison, son parcours est jalonné de 6 double-doubles et il a terminé 11 matchs avec une évaluation égale ou supérieure à 20. La reconduction de son contrat jusqu'en juin 2016 ne l'a pas incité à lever le pied, bien au contraire. Sur les 4 dernières rencontres, il tourne à 15,0 points, 7,0 rebonds et 4,5 passes pour 22,5 d'évaluation. De quoi donner des frissons à ses adversaires qui pourront toujours se rassurer en évoquant sa dernière sortie à Nanterre où il s'est contenté de 14 points et 2 rebonds.
Le Duel à suivre :
Paul Harris – Charles Kahudi. Avant d'arriver à Nancy, Paul Harris (1,93 m, 27 ans) avait accompli l'essentiel de sa carrière professionnelle en NBA D-League avec des petits séjours aux Philippines. C'est dire qu'Alain Weisz n'a pas engagé un joueur au CV étincelant. Encore une fois, le Professeur a eu du flair puisque l'ancien de l'université de Syracuse est le 9ème marqueur de Pro A (14,3 points) alors qu'il ne dédaigne pas donner un gros coup de main au rebond (6,5 prises). Avant le déplacement à Nanterre où il a été quelque peu effacé (8 points et 4 rebonds), il restait sur 4 monstrueux double-doubles en autant de matchs avec, en point d'orgue, ses 30 points à 11/15 aux tirs et 11 rebonds pour une évaluation de 40 lors de la large victoire du SLUC face à Limoges (85-64). La tâche de Charles Kahudi (1,99 m, 27 ans) s'avère donc ardue. JD Jackson ne s'attend sans doute pas à ce que l'Homme rivalise sur le plan de l'attaque mais qu'il minimise la performance offensive du Lorrain. Meilleur Français de l'escouade sarthoise, le champion d'Europe cumule 9,0 points et 5,0 rebonds. Le temps de digérer la médaille d'or, il est devenu plus régulier et est monté d'un cran depuis Noël à l'image du quart de finale de la Leaders Cup face à Limoges (19 points et un crucial triple en fin de temps réglementaire). Toujours depuis la fin décembre, il s'éclate à Antarès en tournant à 14,2 points sur les 5 derniers matchs à domicile.,
Les Oppositions au Mans :
A ce jour, 28 matchs ont eu lieu au Mans entre le MSB et le SLUC. Toutes compétitions confondues, le bilan est de 18 victoires mancelles pour 10 défaites. En saison régulière, le club sarthois s'est imposé à 14 reprises et a subi 6 revers. En playoffs, Le Mans mène également 4 succès à 2. Par contre, Nancy a gagné les 2 matchs de Coupe de France ayant eu lieu en Sarthe. Le dernier match entre Manceaux et Nancéiens date de moins de 3 mois. Le 7 décembre 2013, les Sarthois avaient inquiété leurs supporters en étant distancés de 21 longueurs (56-77). Malgré Pape Sy (16 points), JP Batista (11) et Reyshawn Terry (10), les Lorrains s'étaient promenés sur le parquet d'Antarès dans le sillage de Paul Harris (17 points et 9 rebonds) et Randal Falker (12 points et 14 rebonds). Austin Nichols ajoutait 14 unités, Jean-Michel Mipoka 13 et Clevin Hannah 12.
Les Arbitres de la rencontre :
Carlos Mateus, Abdel Hamzaoui et Fabrice Canet