Joueurs

À la rencontre de... Antoine Eïto

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Pour démarrer notre série de rencontres, Antoine était le joueur incontournable. Sa vie, ses passions, le titre de Champions, sa nouvelle équipe… le meneur emblématique du MSB nous dit tout.

 

Peux-tu te présenter, Antoine par Antoine

Antoine Eïto, basketteur professionnel au MSB, champion de France en titre, et j’entame ma treizième année de carrière. J’ai 30 ans, je suis marié et papa de 3 enfants dont le dernier est né il y a 15 jours, le 22 août pour être précis. Sinon, je suis jeune étudiant aussi depuis mardi car je reprends mes études en parallèle de mon activité de basketteur. Ah oui, golfeur à mes temps perdus aussi ! (rires)

Antoine Eito Famille

Quel niveau au golf ?

Un niveau amateur, j’ai un handicap actuel de 4,9, ce qui est plutôt un bon score.

Ai-je besoin de te demander ton meilleur souvenir sportif ?

Oh j’en ai quelques-uns, parce que j’ai gagné quelques titres dans ma carrière… Mais le dernier titre de champion de France est vraiment fantastique.

Antoine Eïto Titre

D’ailleurs, pour toi, qu’est-ce qui a fait la différence ?

La cohésion du groupe. Le professionnalisme du groupe également. Tous les joueurs sont des professionnels à ce niveau, mais dans cette équipe c’était encore plus vrai. Le fait d’être un groupe de compétiteurs, dans lequel tous les joueurs étaient capables de répondre à chaque coup qu’ils prenaient. On avait tous envie de montrer de quoi on était capable aussi. Mais, surtout, c’était que chacun se connaissait, savait ce qu’il avait à faire, son rôle et le rôle des autres et tout le monde l’a accepté !

C’est peut-être encore plus, cette acceptation du rôle de chacun, que tu joues 5 ou 30 minutes...

Oui, bien sûr. Des joueurs comme Will, DJ ou moi, ont été moins sollicités sur certains matchs, mais on l’a accepté et on n’a rien lâché et on a répondu présent quand on faisait appel à nous.

On a aussi évoqué parfois une certaine suffisance des équipes d’en face, quand on voit que tout le monde ou presque voyait le MSB sorti en deux matchs contre l’ASVEL surtout après le match 1…

Non, je ne pense pas. Peut-être pour le match 2 à l’ASVEL et encore… La suffisance en play-offs je n’y crois pas. En saison régulière ça peut arriver, mais pas en play-offs, ce n’est pas possible.

À propos de la finale, tu t’entends toujours aussi bien avec DJ Cooper ?

(rires) Je pense que les choses ont été réglées en finale justement. Enfin je ne sais pas pour lui, mais déjà à la fin de la finale de Leaders Cup je lui avais déjà demandé : « c’est bon, c’est réglé ? » et il m’avait répondu « oui, c’est bon ». C’est vrai qu’il restera un trash-talker et que je répondrai toujours à ça sur le terrain en étant très dur sur l’homme…


Antoine Eito Groupe 2018

Durant l’intersaison, tu t’es exprimé sur tes regrets de voir beaucoup de joueurs partir.

Regretter, je ne dirais pas ça… Disons que ce qui est pénible c’est de ne pas pouvoir continuer avec le groupe avec lequel tu as bossé. Le truc c’est que j’aurais voulu faire la coupe d’Europe avec le même groupe. Mais je sais que c’est utopique. Les mecs ils ont aussi d’autres envies et d’autres opportunités…

Oui, quand tu es champion de France, même si ce n’est pas le championnat le plus reconnu d’Europe, ta valeur augmente

Oui, c’est exactement ça. Après un titre, financièrement ta côte elle monte, ça se comprend que les gars veuillent en profiter. C’est juste dommage que, sur l’équipe qui a gagné le titre, il n’y ait que trois joueurs à être restés : Will, Terry et moi. Et encore, Terry était blessé, donc en fait ça ne fait que 2 joueurs… Romeo il n’a plus beaucoup d’années devant lui de contrat, donc il a voulu monnayer son titre de MVP des finales sur un championnat qui dure 4 mois, ça se comprend. Justin voulait jouer en Euroligue… bon, au final, c’est raté mais il est dans une très bonne équipe d’Eurocup. Youssoupha a signé à Vitoria, une grosse équipe d’Euroligue. DJ ne pouvait pas refuser une opportunité en NBA. Mykal, avait un an de contrat… Le Mans lui a permis de se relancer et il a eu une meilleure proposition de Chalon. Bon ben voilà.


Antoine Eîto Youss

D’ailleurs, en parlant de Youss, beaucoup de choses ont été dites là-dessus, mais, toi, tu l’as vécu comment l’annonce du prêt à la SIG ?

C’est dommage que, quitte à le prêter, Vitoria ne l’ait pas fait avec le MSB. Après, le contrat de Youss a été racheté par une équipe, qui finalement a décidé de le prêter. Ensuite c’est le boulot de l’agent de le placer. Il a estimé que c’était mieux de le placer à Strasbourg. C’est le business. Comme je l’ai déjà dit, j’aurais aimé continuer avec l’équipe du titre et donc forcément aussi avec Youss. C’est un gros joueur, forcément j’aurais aimé continuer à jouer avec lui cette année, mais voilà, c’est le business. Maintenant je suis aussi très content de l’équipe que l’on a cette année.

Le fait d’avoir joué avec Youss, ça aide dans la perspective de devoir le tenir ?

Oui, bien sûr. On le connaît bien. On connaît ses qualités et ses défauts, les choses qu’il n’aime pas – et pour lesquelles je ne dirais rien, je garde ça pour nous. Après, il va encore progresser et il y a des situations où… il fait plus de 2m20, tu peux faire ce que tu veux, il les fera toujours, s’il reçoit la balle à deux mètres du cercle, c’est mort pour toi.

Parlons un peu de l’équipe de cette année, tu la trouves comment ?

Je suis agréablement surpris parce que ce n’est pas du tout le même type d’équipe et que ce n’est pas du tout évident de reconstruire une équipe, surtout après avoir gagné le titre de champion. Je trouve qu’on se trouve bien sur le terrain, on se partage bien le ballon. On a des joueurs qui ont un QI basket élevé et qui sont des forts joueurs individuellement. Les joueurs qui ont été recrutés… y’a que du bon : Valentin Bigote, Demitrius Conger, Juice Thomson, Richard Hendrix, Cam’ Clark… ce sont tous de bons joueurs. On a eu un début de présaison très compliqué avec les blessures de Terry et moi, les allers-retours de Juice et de Richard et Cam’ Clark qui vient à peine de reprendre en étant signé assez tard… et avec tout ça on fait quelque chose de pas mal. Nos 4 premiers matchs (entretien réalisé le 6 septembre, ndlr) sont pas mal du tout, plus que corrects pour un groupe renouvelé à 70%.


Antoine Eîto Equipe 2019

Il reste d’ailleurs Cam’ à intégrer au groupe.

Oui, on commence. Physiquement il est bien, après il reste à l’intégrer dans l’équipe, dans les systèmes.

À propos d’intégration, dis-moi, tu étais où pendant la séance au 2ème RIMa, petit planqué ? (rires)

Comme je le disais au début, je reprends mes études et la rentrée était mardi à Chambéry à l’INSEEC CESNI. Ça faisait 10 ans que j’avais arrêté mes études et je passe un Bachelor pour être "Responsable de développement clientèle". Le jour de la rentrée il fallait être présent et malheureusement ça tombait le jour de la séance avec le 2ème RIMa. Le pire c’est que j’aurais adoré le faire, c’est le genre de truc que j’adore. Un truc avec l’armée ça aurait pu me plaire.

En parlant de travailler, si tu n’avais pas été joueur de basket, tu aurais fait quoi ?

Sans doute du rugby. J’ai fait 7 ans de rugby et 7 ans de basket et j’étais bon dans les deux. À un moment il fallait faire un choix… au rugby je jouais demi de mêlée ou ouvreur mais j’aurais sans doute fini 3ème ligne avec ma taille… en prenant du poids, c’est sûr. Après c’est une question difficile parce que ma vie elle est ce qu’elle est maintenant à cause du basket. En soi j’aurais pu être boulanger, vétérinaire, tatoueur ou vendeur de chaussures… si je n’avais pas eu le basket, j’aurais sans doute voulu faire un autre truc dans le sport, et si je n’avais pas pu… et bien je ne sais pas ce que j’aurais fait. Le Bachelor j’y ai pensé parce que mon père a une entreprise du côté de Cognac et qu’il va prendre sa retraite dans quelques années. On en a parlé et si tout se passe bien et que ça me plaît je pourrai prendre le relais quand il partira. Et dans tous les cas j’aurai toujours un bagage pour ma reconversion.

Ta principale qualité ?

La franchise. J’ai toujours été quelqu’un d’honnête et de droit. Si j’ai quelque chose à dire, je le dis, que ça plaise ou pas.

Antoine Eïto Tchatcheur

Et ton plus gros défaut ?

Ah… le défaut de ma qualité… l’impulsivité. Une tendance à trop ouvrir ma tronche, à dépasser les bornes parfois… une grande gueule quoi. Je ne supporte pas l’injustice, alors quand j’en vois, c’est plus fort que moi, il faut que je la dénonce !

Tu aimes faire quoi de ton temps libre, à part du golf ?

Déjà les études vont prendre du temps, tu ajoutes les enfants… le golf bien sûr… il ne reste plus beaucoup de place.

Au fait, tu y es venu comment au golf ?

Au départ, plus jeune, mon père m’avait inscrit au golf pendant 2-3 ans. J’y allais une fois au début de l’année et c’était tout parce que j’étais trop hyperactif pour ça, ça ne me plaisait pas. Je tapais de temps en temps des balles avec mon père ; mais, en fait, c’est en 2014, quand je suis revenu au Mans avec JD Jackson, on a fait un stage de cohésion de groupe à Saint-Jean-de-Monts… et là ça m’a plu. Donc j’ai pris une licence en janvier 2014 et depuis je m’y suis mis vraiment. Maintenant je fais des grands prix nationaux, je joue aussi dans l’équipe de Mulsanne, je suis entre l’équipe 1 et l’équipe 2… et comme j’habite à 900 mètres du golf, j’y suis souvent.

Antoine Eito Golf

C’est d’ailleurs amusant ta passion pour ce sport, qui ne semble pas correspondre à ton tempérament.

Oui, mais justement ça m’aide. J’ai fait mes meilleures saisons de basket quand je jouais au golf. C’est un sport difficile et qui rend humble. Tu ne peux t’en prendre qu’à toi-même si tu rates, tu ne peux pas rejeter la faute sur untel ou untel. Ça te fait travailler la concentration et ça calme énormément. En plus ça te fait travailler d’autres muscles, la coordination, l’équilibre. C’est vraiment un sport très intéressant.

Tu as un film préféré ?

"Polisse" de Maïwenn. Je trouve ce film extraordinaire. En plus, j’ai une histoire autour. J’ai rencontré en vrai la personne dont le personnage de Fred (joué par JoeyStarr) est inspiré, un ancien policier de la brigade des mineurs, donc. C’est le frère d’une amie, on s’est rencontrés lors d’un repas et donc on a discuté un peu. J’ai des enfants et quand tu vois ce qui se passe dans ce film… c’est fou, ils font un métier de fou avec des situations… (visiblement ému) ça prend… c’est un film qu’il faut voir, il est vraiment extraordinaire ce film.

Si tu étais un animal, ou quel est ton animal préféré ?

Si j’étais un animal… Houlà, bonne question… je ne sais pas, je ne me suis jamais posé cette question… Une pie ou une hyène ! Non, je plaisante… J’aime bien les chiens, mais ça fait cliché et puis je ne me vois pas en chien… Ah si, je sais ! Mais ce n’est pas un vrai animal, c’est un animal mythologique : le Phénix ! Renaître de ses cendres : tu tombes et tu te relèves, toujours.

Ton plat préféré ?

Un bon poulet fermier du sud-ouest juste rôti au four dans son jus avec la peau bien croustillante, comme chez mes grand-parents, avec des frites maison bien salées. Là-dessus tu rajoutes un bon petit foie gras en entrée et c’est le top.

Tu lis un peu ?

Non, pas du tout, je ne suis pas du tout bouquin. La seule chose qu’il m’arrive de lire parfois ce sont les Players' Tribune qu’écrivent certains joueurs de basket mais aussi d’autres sports, souvent au moment où ils prennent leur retraite. Tony Parker en a écrit un récemment.


eito dos
Si tu pouvais discuter avec qui tu voulais, vivant ou mort, qui choisirais-tu ?

Il y a 2 personnes. Mon oncle Pascal, le frère de mon père, que je n’ai pas connu parce qu’il est mort avant ma naissance. Il est mort en janvier 88 et moi je suis né en avril. En plus, comme un clin d’œil, il coachait en basket à côté du Mans, au JS Coulaines quand il est mort. J’aimerais vraiment pouvoir discuter avec lui, mais alors vraiment, vraiment ! La deuxième personne c’est celui que je considère comme mon frère, c’est David. Il est décédé aussi, en 2008. En vrai c’est mon cousin, le fils de la sœur de ma mère, mais je l’ai toujours considéré comme mon grand-frère. Il a été un fil rouge tout au long de ma carrière, il m’a permis de ne pas lâcher les fois où ça n’allait pas ; mais aussi dans ma vie de tous les jours : dans l’éducation que je donne à mes enfants, dans mes tatouages, dans tout. Le deuxième prénom de mon fils c’est pour lui. Je donnerais vraiment beaucoup pour pouvoir reparler avec lui.

Si tu pouvais avoir un superpouvoir, ce serait quoi ?

Remonter le temps, pouvoir me déplacer dans l’espace-temps, comme Hiro Nakamura, voire Flash.

Une équipe de basket préférée, et tu ne peux pas dire Le Mans ?

J’aillais dire Le Mans, et pas parce que j’y joue en ce moment, mais OK. J’ai bien aimé les Spurs de Popovich avec le trio qui est maintenant retraité, ou presque, Duncan, Parker et Ginobili, mais une équipe que j’ai surtout aimée, c’est plus vieux, c’est celle des Rockets de Houston avec Hakeem Olajuwon, Clyde Drexler, Robert Horry, Sam Cassell, Mario Elie, Vernon Maxwell…

Pour en revenir au basket, quel est ton action préférée ?

Défendre, intercepter un ballon dans les mains.

Est-ce que tu as un message pour les fans du MSB ?

Venez nous soutenir comme lors des play-offs de l’année dernière, c’était vraiment extraordinaire, je crois que l’on n’avait jamais vu ça au Mans. Nous, on va tout faire pour essayer de continuer à surfer sur la vague, même si l’équipe a changé et que c’est toujours compliqué de confirmer. L’objectif premier reste le même : se qualifier pour les play-offs, assurer une qualification en coupe d’Europe et ramener un titre si possible, même si ça va être compliqué… quand tu vois certains effectifs… Mais on fera tout pour, et on a besoin du soutien du public pour ça !

Interview réalisée par Cyril Meteyer/MSB.FFR

 


 

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